Qui se souvient des hommes ?...
La Toussaint est fête de tous les saints ; c’est un jour heureux. La journée des défunts la suit. Elle est une journée de tristesse ; nous rendons hommage à nos morts.
Le 2 novembre n’étant pas un jour férié, les Chrétiens, dans les faits, sont plus nombreux à se rendre dans les cimetières le jour de la Toussaint que ce jour-là.
Les Français d’Algérie, depuis bien longtemps, ne peuvent honorer leurs morts. Jusqu’à la Toussaint dernière, il arrivait toutefois que de petits groupes réussissent à traverser la Méditerranée et à fleurir les sépultures de leurs familles.
Cette année une telle démarche est devenue impensable !
Qui donc pourrait prétendre obtenir un visa ?
Aujourd’hui, nous pensons à ces tombes qui ne seront plus jamais fleuries et nous aimerions ne pas être seuls à avoir cette pensée.
Nous apprécierions de la part du Gouvernement français, un geste, des mots de compassion, envers ces centaines de milliers de compatriotes ensevelis en cette terre d’Algérie qui fut la leur. Ils sont les grands oubliés.
D’autant plus que les nouvelles concernant l’état de nos cimetières sont plus alarmantes que jamais. Ils sont toujours profanés, dégradés et même saccagés.
Et nous nous souvenons que, parmi ces tombes, se trouvent celles de milliers de soldats dont les noms figuraient sur les monuments aux morts d’Algérie aujourd’hui disparus. Ils ont donné leur sang et pourtant ils ne sont plus jamais honorés. Quelle indignité !
Nous demandons avec force l’édification à Paris de ce monument qui rassemblera leurs noms, en même temps que ceux qui étaient inscrits sur les monuments aux morts de tous les territoires anciennement placés sous la souveraineté, le protectorat, le mandat ou la tutelle de la France.
Le 1er novembre 2025

