Le Général (2s) Henry-Jean Fournier, Président de Soldis Algérie, répond au journal Le Monde
Certains médias, par pure idéologie, s’acharnent parfois à salir la mémoire de nos soldats.
Je pourrais évoquer le cas de cette assistance sociale militaire, enlevée alors qu’elle se rendait dans un village et que l’on n’a jamais revue...
Je pourrais évoquer le cas de ce jeune médecin militaire, enlevé dans une embuscade alors qu’il revenait, sans escorte, d’un village dans la montagne, où il avait porté assistance à quelques familles.
Je pourrais évoquer aussi le cas de ces nombreux militaires français de souche nord-africaine, servant loyalement la France, parce qu’ils étaient Français et obéissaient aux ordres de leur gouvernement, enlevés pendant leurs permissions dans leurs familles, avant d’être " condamnés" pour trahison et de subir des sévices que la pudeur interdit d’écrire dans un journal tel que le vôtre.
Je pourrais dire tout cela et bien plus encore, puisque que ce sort tragique a concerné, durant cette guerre, un millier de militaires portés disparus et 1700 civils disparus, hommes, femmes et enfants confondus. Leurs parents, souvent morts de chagrin, ne sont plus là pour susciter votre compassion, mais vous pourrez sans peine imaginer la souffrance morale qu’ils ont pu endurer durant toutes ces années.
Leurs enfants, pour ceux qui en avaient eu, n’ont reçu aucune aide, ni morale, ni matérielle, ni même psychologique.
Ils vivent toujours aujourd’hui dans ce silence de l’oubli qui fait de la disparition un drame pire que la mort, car celle-ci est une certitude. Ils sont morts une première fois, de façon violente et brutale, après leur disparition ; puis ils sont morts une deuxième fois, de façon lente et inexorable, avec le temps de l’incertitude et de l’espoir toujours déçu ; et par votre écrit, à la fois partiel et partial, vous les faites mourir une troisième fois, mais cette fois, dans l’oubli !
Quant aux rares rescapés revenus de cet enfer ou le taux de mortalité des prisonniers a été plus élevé que dans tes pires camps des ,autres guerres, ils disparaissent à nouveau aujourd’hui, un à un, sans que personne n’évoque les souffrances morales et physiques endurées et que, régulièrement, aux alentours du 19 mars, certains s’acharnent à réveiller en ajoutant à leur détresse et à un traumatisme vieux de 60 ans, des accusations qu’ils n’ont jamais vu portées à l’encontre de leurs bourreaux.
Mais, si vous le souhaitez, je peux vous fournir les informations nécessaires à la
manifestation de cette vérité historique qui comporte de multiples facettes et où tous les torts ne sont pas forcément toujours dans le même camp.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées,
fr Communication Le CLAN-R diffuse ?