Comité de liaison (CLAN-R)

La maison d’Albert Camus dans son village natal est sauvée !

mercredi 1er février 2012

Mondovi de Camus

par Denis Fadda

Dans cette belle plaine de Bône, aujourd’hui appelée Annaba, là où les orangers et les vignes côtoyaient les champs de tabac, à quelque 20 kilomètres au Sud de la capitale de l’Est algérien, un village charmant aux modestes maisons basses, Mondovi, que l’on aperçoit du clocher de la Basilique d’Hippone ; Hippone où a si longtemps vécu l’esprit universel qu’était Saint Augustin. C’est là qu’est né Albert Camus…

…et j’aime à imaginer, aujourd’hui, la conversation de ces
deux hommes, de ces deux grands Africains que seuls
quelques kilomètres …et une quinzaine de siècles ont
séparés durant leur vie terrestre. Conversation d’ailleurs d’une
certaine façon commencée lorsque Camus – peut-être
caressé dans son berceau par l’ombre de la Basilique d’Hippo Regius, depuis peu consacrée - traitait, comme sujet de mémoire de Diplôme d’Etudes Supérieures, « Les rapports de l’hellénisme et du christianisme à travers les œuvres de Plotin et de Saint Augustin ».

C’est donc à Mondovi, et non à Alger, comme on le lit si
souvent, qu’est né Albert Camus, le 7 novembre 1913 ;
second enfant de Lucien Camus et de Catherine Sintes.

Le village a emprunté son nom à cette petite ville d’Italie -
située à une soixantaine de kilomètres de Savone et de la Riviera, à l’histoire non négligeable mais rendue célèbre par
Bonaparte qui, le 21 avril 1796, y a vaincu les Piémontais.
Il a été peuplé, à sa fondation, en décembre 1848, par des hommes et des femmes qu’un convoi, le 11ème, parti du quai de Bercy, avait amenés de Paris.

A l’époque où Camus y naît, le village se dédie
principalement, sur une terre difficile, à la culture de la
vigne qui se pratique sur quelques domaines, dont celui de Saint-Paul, Saint-Paul Chaubard, où travaillera Lucien Camus jusqu’à son départ pour le front où, durant la bataille de la Marne, en 1914, il perdra la vie.

Regroupée autour de l’église, la population du village compte principalement des viticulteurs, des vignerons et des artisans, des forgerons surtout, et l’on peut être certain que le chant de l’enclume a été l’un des plus familiers aux oreilles du jeune Camus.

Aujourd’hui, Mondovi, que les gens de Bône/Annaba et de la plaine appellent toujours de ce nom, mais qui, officiellement, est désigné sous le nom de ce camp romain, Dréan, qui se situait à 7 km au Nord-Est du village, abrite, heureusement, toujours la maison où a vécu l’auteur de « la Peste » et du « Mythe de Sisyphe ». Une pauvre maison, bien fragile, qu’un bulldozer, un bouteur, pourrait faire disparaître d’une seule pelletée.

Nous devons sauver cette maison.

Avec quelques amis, nous avons pris l’initiative de demander son classement - afin d’éviter tout risque de destruction dans cette région qui se développe rapidement – sa restauration, et l’apposition d’une plaque qui viendrait rappeler aux passants qu’en cette humble demeure a vécu un grand homme qui a profondément aimé sa terre et ceux qui la peuplaient.

Mondovi de Camus

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